“Un homme averti en vaut deux”, “il vaut mieux prévenir que guérir”: le bon sens populaire connaît tout l’intérêt qu’il y a à anticiper, soit pour préserver ou entretenir sa santé soit comme dans le cadre des sportifs à préparer au mieux les compétitions. L’exemple de l’échauffement en est le plus classique. Comment ne pas perdre de vue cette sagesse ancestrale et au contraire en tirer profit pour gagner en mieux-être et donc en performance tout au long de nos parcours qu’ils soient du domaine professionnel, sportif ou privé? C’est ce que je vous propose d’aborder dans cet article.
Les deux étapes
L’entraînement sportif illustre parfaitement cette obligation essentielle :
Quand on veut réussir, il est nécessaire de s’organiser.
Dans le cas de la gestion du stress une démarche en deux temps va devoir être appliquée.
1- Prise de conscience du stress
2- Intégration d’une routine no-stress
En effet pour pouvoir mettre en place des mesures de prévention, il faut déjà avoir conscience de ce qui peut être stresseur pour nous, c’est la première étape. Ensuite, intégrer le phénomène du stress: ce que cela implique dans notre physiologie et pour notre santé va être la deuxième étape. La première étape est importante pour pouvoir anticiper et se préparer. La deuxième permettra de mettre en place une stratégie afin de limiter les effets du stress quand il est déclenché.
Comment repérer un état de stress chez un sportif ?
Certains signes vont permettre à tout entraîneur ou personne suivant le parcours d’un sportif de savoir que celui-ci est en état de stress. En effet dès que nous sommes en stress notre comportement change. Par exemple la personne peut devenir tout à coup agressive, manifester de l’impatience, être facilement irritable. Elle peut dénigrer ses résultats ou s’opposer aux méthodes d’entraînements, voire rejeter les conseils. Ce peut être aussi d’autres comportements comme : arriver en retard aux entraînements, ne pas tenir compte des remarques, refuser de dire ce qui se passe, ou tout simplement être plus irritable que d’ordinaire.
Mais la réaction au stress peut aussi donner des comportements inverses : Vous sentez la personne comme absente, elle n’est pas vraiment présente à ce qu’elle fait, elle a besoin de grandes pauses, elle n’est pas impliquée comme les autres jours, ne manifeste pas d’intérêt, etc.
Globalement, vous enregistrez une baisse dans la qualité de ses prestations, des difficultés à se concentrer, des mouvements d’humeur et une certaine fatigue voir lassitude.
Si possible, évaluez la cause du stress
Une fois l’état de stress clairement authentifié, tout l’art de l’entraîneur ou de l’accompagnant va ensuite résider dans sa capacité à identifier la source du stress. Celle-ci peut d’être d’ordre privé, ou en lien avec une difficulté ou un fait directement lié au contexte de l’entraînement ou de la compétition. Il est bien évident qu’un deuil d’un parent proche, même s’il n’y a aucun rapport avec le sport, va avoir une influence sur le stress de la personne et donc sur ses performances. Sans être des psychologues, user de psychologie est un plus certain dans la gestion du stress. Connaître plus ou moins précisément la source du stress, sa cause permet de mieux trouver ses mots pour communiquer lors de l’étape suivante.
Comment lancer une action corrective anti-stress
À ce stade tout appel à la raison va être inutile. En effet votre coaché ne peut pas vous entendre en état de stress et c’est un phénomène dont il va falloir tenir compte !
Prenons un exemple : nous sommes nombreux à savoir quelles sont les habitudes alimentaires qui nous sont préjudiciables et lesquelles la sagesse nous recommande de suivre. Mais combien d’entre nous réussissent à appliquer concrètement ce savoir ? Et en état de stress… ?! De la même façon nous pouvons connaître par cœur les exercices ou les pratiques qui nous font du bien, mais nous sommes incapables de les faire régulièrement et pire nous réussissons même les occulter totalement alors qu’on va mal, lorsque nous sommes en stress.
Pour toute personne c’est l’image de soi qui est en jeu, ce qui n’est pas une mince affaire. Et même pour un athlète ayant travaillé sur lui, vous l’aurez sans doute deviné, c’est l’ego qui va interférer et donner mille et un arguments comme il a le secret pour que l’on renonce à utiliser ce qui nous fait du bien. L’argument le plus classique de l’ego, c’est celui du « on n’a pas le temps » alors que nous savons bien qu’une série de respirations circulaires va prendre 3 minutes ou que pratiquer une petite série de mouvements lents (neurosensoriels) en exige juste 10. À froid nous sommes bien obligés de reconnaître que cet argument ne tient pas! Mais à chaud, sous stress et avec l’ego actif, spontanément on ne fait rien, on s’enlise et la mauvaise fois augmente.
Il va donc falloir guider votre coaché pour lui faire faire un certain type d’exercices qui vont l’aider à sortir du stress sans heurter son ego, ce qui demande beaucoup de savoir-faire, d’outils, de tact et de timing. Bref c’est très difficile. Heureusement, il y a une astuce si l’on a anticipé ce problème, et l’astuce est la fameuse « routine ».
Intégration d’une routine no-stress dans l’hygiène de vie
Sur un plan plus global, l’idéal, pour couper l’herbe sous le pied à notre ego, est de faire de nos pratiques une habitude : s’organiser en se créant un rythme. De la même façon que nous avons rendu le brossage de nos dents ou le coup de peigne dans nos cheveux automatiques au saut du lit, il est recommandé de se fixer un moment bien spécifique et précis dans la journée pour faire ses exercices. Choisir si c’est plus simple le matin ou le soir par exemple. Ensuite, ne plus revenir sur ce choix afin d’éviter les fameuses remises aux calendes grecques quand on sait très bien au fond de soi qu’on est déjà en train de capituler face à son ego. Si on est plutôt du matin, on sélectionnera des exercices dynamisants et si on est du soir on préférera des exercices favorisant plus la relaxation et la détente.
Définir dès le départ le temps nécessaire chaque jour pour une gestion minimum de notre stress et un autre dans la semaine plus important (comme une activité sportive) pour cultiver notre forme est aussi une clé. Ainsi consacrer 10 minutes par jour à des exercices de respiration, ou de Qi-gong ou de gymnastique sensorielle est une base raisonnable et un minimum tout à fait acceptable même dans un emploi du temps surbooké. D’autant plus qu’il faut bien se rappeler que ces exercices ont pour but: soit de nous recentrer et de nous permettre d’affronter le stress, soit de diminuer le stress emmagasiné dans sa journée afin de pouvoir profiter d’un sommeil réparateur.
Donc avec une routine no-stress, nous ne pourrons que gagner en efficacité par la suite. Voici encore quelques astuces pour aider à cette mise en place d’une routine :
- Se faire des aide-mémoires via une photocopie de nos mouvements scotchée près du miroir de la salle de bain ou d’un post-it placé sur la table de chevet peut être très utile pour ne pas “oublier” notre objectif d’installer une nouvelle habitude.
- Avoir préparé une petite liste de tous les bienfaits et avantages que va nous procurer notre habitude est également un autre moyen pour stimuler sa motivation . L’avoir à portée de main pour les jours où nous sentons notre volonté faiblir va être indispensable.
Enfin, dernier point, se rappeler régulièrement que, chaque jour où l’on fait l’effort de respecter son désir de changement en faisant ses exercices, nous rapproche toujours un peu plus de l’instant où ce comportement deviendra quelque chose de naturel. Nous serons alors dans cette habitude, qu’il ne nous viendrait même plus à l’esprit de remettre en question tant ses bienfaits font partie intégrante de notre expérience de chaque jour.
Les récentes publications dans le numéro de juin 2013 de « Journal of Personality and Social Psychology », publié par l’American Psychological Association, démontrent que la mise en place d’habitudes est plus efficace que la discipline ou l’auto-contrôle. En terme d’auto-régulation de son stress, la discipline ou l’auto-contrôle s’effondre dès que le stress monte. En revanche, les habitudes restent en cas de stress et peuvent même prendre de l’ampleur en cas de sur-stress !
Ainsi, plusieurs expériences, menées par les Professeurs Wendy Wood et David Neal de l’USC, démontrent que nous devrions toujours donner la priorité à la mise en place de bonnes habitudes. « Les bonnes habitudes ont la vie dure, comme les mauvaises » concluent-ils avec humour. « Les habitudes ne nécessitent pas beaucoup de volonté, ni d’intelligence, ni même de réflexion. » ajoutent-ils toujours sus le ton de l’humour.
Source : http://www.eurekalert.org/pub_releases/2013-05/uosc-hhd052213.php
Conclusion
Nous comprenons bien que, dès qu’il s’agit de gestion du stress ou d’un désir de transformation, cela ne peut se traduire qu’à travers des actes. Agir, faire l’expérience de pratiquer des respirations circulaires, du Yoga, de la sophrologie, du Qi-gong, des mouvements neurosensoriels, … est essentiel à qui veut créer en lui des appuis et des bases solides pour vivre le mieux-être, et ce, quelque soit le contexte que la vie lui proposera. Ensuite, intégrer ces pratiques dans une routine quotidienne est la clef d’or de la réussite dans le temps.
Alors, dès maintenant, par quel exercice allez-vous décider de conclure cette lecture, histoire de ne pas laisser la théorie lettre morte, et de signifier à votre ego que c’est vous le maître à bord ?
Bonne pratique….
Pascale & Marc Polizzi
mail: marco95@laposte.net
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La vie d’aujourd’hui exige de chacun de nous d’être au top de sa forme comme d’être capable à chaque instant de faire face, de donner le meilleur de soi-même bref d’être un “superman” ou une “super-women”, d’être un champion dans une multitude de disciplines! Un challenge qui n’est pas sans créer de nombreux stress car: pas question de décevoir, pas question de se laisser dépasser. Tous les domaines de la vie peuvent être concernés et les exigences, qu’elles soient d’ordre professionnelles ou privées, auront automatiquement des retombées sur notre équilibre personnel comme sur celui de nos relations. Restez “No-Stress” est la clef du bien-être et de la réussite.
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