" Si courir ou marcher était notre seul but, nous passerions à côté de moments inoubliables "

Tél : 01 39 94 01 87

Email : sdpo@sdpo.com

Logo Internet

Les féminines pratiquent de plus en plus la course à pied. Mais, elles peuvent être contraintes à s’arrêter, suite à un événement de la vie que les hommes ne pourront jamais connaître : la GROSSESSE !

La grossesse n’est pas à prendre la légère d’un point de vue physiologique et psychologique! Certaines femmes peuvent être tiraillées par un double sentiment :

1/ un bonheur sans limite attendu dans leur vie personnelle, et
2/ un fait marquant dans leur vie sportive qui les oblige à « lever le pied » !

Donc comment remédier à l’arrêt de la course à pied tout en étant prudent durant la grossesse ?

Sans oublier que certaines sportives rencontrent des troubles de cycles pour être enceinte : doivent-elles arrêter le sport pour tomber enceinte ? Si oui pourquoi ?

Cet article vous permettra d’obtenir des réponses aux multiples questions de certaines athlètes SUR l’AVANT, PENDANT et APRÈS LA GROSSESSE :

•    Quelle pratique sportive puis-je continuer si je suis contrainte à m’arrêter pour mon projet « bébé » ?
•    Puis-je courir pendant ma grossesse. Si oui, jusqu’à quelle mois ? Si non, puis-je pratiquer un autre sport ?
•    Vais-je bénéficier d’avantages si je pratique la course à pied pendant la grossesse ?
•    Après l’accouchement, quand et comment pourrais-je reprendre ? Que dois-je faire ?

AVANT LA GROSSESSE

Le sport proprement dit n’est pas contre-indiqué pour avoir une grossesse. Or les femmes sportives pratiquant une activité physique intense multiplient par 1.5 leur facteur d’infertilité. Mais ce n’est pas RÉVERSIBLE.

Pourquoi ? La masse grasse des femmes est un réservoir d’hormones dont les œstrogènes et la progestérone, tous deux responsables des cycles féminins. Une masse grasse trop faible diminuerait le taux de progestérone et d’œstrogènes et provoquerait la disparition des règles (dit aménorrhée).

Or, les femmes sportives ont souvent un déséquilibre de leur balance énergétique : elles ne consomment pas assez par rapport à leur dépense. L’organisme est donc contraint de puiser dans ses réserves, ce qui a des conséquences néfastes sur leurs cycles féminins. Plus le déficit énergétique est important, plus il y a de risques d’être aménorrhée car le corps met le système au repos pour apporter de l’énergie aux organes vitaux (cerveau, cœur) et aux muscles en activité.

Comment y remédier ? Dr Carole Maitre (gynécologue à l’INSEP) recommande « une activité physique de 30min par jour, 5 fois par semaine.  Si cela ne suffit pas, la prise en charge serait également d’apporter un apport énergétique suffisant donc attention à la restriction lipidique trop sévère. Il ne faut pas avoir un taux inférieur de 15% de masse grasse pour les femmes. En-deçà, il faudra augmenter la masse grasse afin d’accroître le taux d’œstrogènes et retrouver des cycles normaux. »

PENDANT LA GROSSESSE

Lors de la grossesse, le corps de la femme se transforme. Pour les performances, des avantages voient le jour via la grossesse. Les changements physiologiques  sont les suivants :

  • Rehaussement du centre de gravité
  • Transformations du système respiratoires :

•    amplitude de la respiration : +40%
•    ventilation alvéolaire : +70%

  • Transformation cardiovasculaire :

•    capacité veineuse : + 30 à 40%
•    volume cardiaque : +10 à 35%
•    débit cardiaque : + 30%
•    consommation d’oxygène maximale : +15 à 30%
•    volume plasmatique : +40 à 50%
•    volume éjection systolique (VES) : +30%
•    fréquence cardiaque : +20%
=>   Augmentation de l’hémoglobine et amélioration du transport d’oxygène

  •  Amélioration de la souplesse :

•    sécrétion accrue de la progestérone facilitant la souplesse musculaire et la laxité articulaire.

Grossesse 2Les capacités sportives augmentent entre le 3ème et 6ème mois de la grossesse tant que la femme enceinte ne prend pas de poids et qu’elles continuent à s’entraîner. Ces améliorations des capacités physiologiques touchent principalement les athlètes issues des sports d’endurance et les gymnastes (pour les gains de souplesse).

D’où les suspicions du dopage pendant la grossesse notamment dans les années 50 par les pays de l’Est. Nos doutes sur les Jeux Olympiques de Melbourne en 1956 sur 10 médailles soviétiques ont été amplifiés dans les années 80, car ces affaires éclatent et dénoncent que les entraîneurs ou un proche mettaient enceintes les athlètes afin de leur faire bénéficier des atouts physiologiques de la grossesse pour ensuite les faire avorter.

En 1994, une gymnaste russe Olga Kovalenko dénonce cette méthode anti-sport. On l’a obligé à être enceinte pour pouvoir participer aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968. Elle fut championne olympique par équipe aux JO de Mexico. Elle déclare avoir eu la chance d’être mise enceinte par son petit-ami et non par ses entraîneurs comme ça a été les cas de ses coéquipières âgées entre 15-16ans.

Le sport n’est pas contre-indiqué pendant la grossesse. Mais tout dépend du sport. La pratique sportive n’engendrant pas de chute, de coups, comme la course à pied, le vélo, la natation sont à privilégier. Toutefois quelques recommandations :

–    1er trimestre : Possibilité de continuer ces sports – Arrêt de la compétition entre la 8ème et 12ème semaine
–    2ème trimestre : Arrêt d’entraînement intense et  privilégier les sports portés tels que la natation et le vélo
–    3èm trimestre : REPOS

PROSCRIRE les :

–    sports de combats
–    sports mécaniques
–    sports collectifs
–    plongée
–    sports dangereux engendrant les chutes : skis, équitation, roller, patinage artistique

  • APRÈS LA GROSSESSE

Toutes sportives qui accouchent se demandent : « quand vais-je pouvoir reprendre mon activité physique ? »
Malheureusement, toute réponse n’est pas identique. Elle dépend de plusieurs facteurs : à savoir
–       s’il y a eu ou non complication lors de l’accouchement, césarienne, péridurale, chirurgie
–       si allaitement après l’accouchement.
–       si rééducation du périnée

Il est primordial d’attendre une cicatrisation parfaite et une rééducation totale du périnée (muscle sollicité lors de l’accouchement). Une mauvaise rééducation du périnée génèrerait une incontinence urinaire, (ce qui serait très désagréable dans votre vie quotidienne et dans votre sport car en résumé, vous serez dans l’impossibilité de contracter votre périnée, et vous vous urinerez dessus et davantage lors de l’effort.

Écoutez les recommandations de votre obstétricien et kinésithérapeute. Ils seront les mieux placés pour vous conseiller. En parallèle, il faudra faire un bilan sanguin : fer et iode afin de prévenir en particulier les risques de fatigue.

Quand vous aurez le feu vert pour reprendre, vous pourrez alterner course, marche et vélo.

Afin de vous donner un ordre d’idée, un mois voire 45 jours après l’accouchement, vous commencerez avec de la marche et du vélo (30mn trois fois par semaine). Puis après 2 ou 3 semaines, en fonction de vos sensations, vous intégrerez un peu de footing.     Attention : même si vous vous sentez bien lors de ce footing, n’accélérez pas lors de la reprise (maximum 45mn d’alternance vélo/marche/course).

Après un mois à ce rythme, tout en douceur vous remplacerez au fur et à mesure le vélo et la marche par la course à pied. Au fil du temps, vous pourrez ne faire que de la course à pied et ainsi vous y consacrez uniquement. Ne faites toujours pas de sorties de plus de 45 mn ! Puis, lorsque vous ne ressentirez aucune fatigue et aucune douleur, vous pourrez allonger progressivement vos séances de course à pied et reprendre un entraînement normal.

Si vous ne rencontrez pas de problème particulier, vous pourrez recommencer l’entraînement intensif à partir du 3ème ou 4ème mois.

Mais avant toute chose, soyez raisonnable !!!

Amandine.jpg 4

Amandine LE CORNEC-BOUTINEAU
Entraîneur diplômé FFA
Titulaire d’un Master 2 Recherche et Professionnel
« Ingénierie de l’entraînement »

Logo Internet 3

SDPO-mag 16 rue Jean Cocteau 95350  Saint Brice sous Forêt Tél : 01 39 94 01 87
Site Internet : www.sdpo.com Email : sdpo@sdpo.com

Comments are closed.