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LE SPORT FEMININ EST-IL L’AVENIR DU SPORT ?  (Première partie)
par Amandine Le Cornec-Boutineau

Alice Milliat, brillante rameuse du début du 20ème siècle est apparue la militante du sport féminin face à tant d’indifférence et d’hostilité de la part des hommes. Elle a défendu les femmes avec la même obstination que le baron Pierre de Coubertin mettait à les combattre «une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte ».
Face à ces propos, Alice Milliat est devenue le porte-drapeau féminin de cette lutte à l’accès aux grandes compétitions. En 1917, elle créa la Fédération Française du Sport féminin (FFSP). Suite au refus de Pierre de Coubertin d’accepter certaines épreuves d’athlétisme aux Jeux Olympiques d’Anvers en 1920, elle riposta en 1921 en créant les premiers jeux mondiaux féminins à Monte-Carlo.

Le sport féminin est un mixte entre la définition du sport d’Alain Rey «  activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort dont la pratique suppose un entraînement et un respect de certaines règles » et l’aspect féminin. Le sport féminin a pour conséquent une connotation avec l’esthétisme, la beauté, l’élégance et la grâce. Les sportives doivent pratiquer tout en conservant leur atout féminin.
L’avenir du sport fait référence au futur, au devenir, à la destinée du sport.
Le sport féminin rencontre depuis des siècles des discriminations face au sport masculin. Il fait référence à des stéréotypes masculins. Mais depuis le gouvernement de Marie-Georges Buffet de 1998 à 2002 en tant que Ministre de la Jeunesse et des Sports et de la Vie Associative, le sport féminin a nettement évolué. La politique a beaucoup aidé le développement du sport féminin. Comment a t-il évolué ? Quelles inégalités a-t-il rencontré ? A-t-il des limites ? Sera-t-il un jour considéré de la même manière que le sport masculin ? Que pourrait-il apporter au sport ?

L’EVOLUTION DE LA POLITIQUE SPORTIVE MARQUÉE PAR LA DIMINUTION DES INEGALITES
Tout d’abord nous avons pu constater une flagrante évolution pour les femmes qui a marqué les temps avec le droit de vote accordé aux femmes le 21 avril 1944 par le Général de Gaulle. La France a été très en retard par rapport à d’autres pays comme la Nouvelle Zélande (1793), ou les pays nordiques (Finlande, 1906 ; Norvège, 1913 ; Suède, 1921) ou la Russie (1917), les Etats-Unis et la Canada (1920)…

Le doit de vote a été un déclic en France. En 1974, Simone Veil deviendra Ministre de la santé. En 1991, Edith Cresson fut la première femme Premier Ministre en France. Le gouvernement de Jospin du 8 mars 1999 a également fait évoluer la place de la femme au sein de la politique française. Il a mis en place la dimension de la parité alternée de l’ensemble des domaines ministériels (loi n°2000-493 du 6 juin 2000).
Cette mise en œuvre est justifiée puisqu’en juin 2000, la France, pays des droits de l’homme, se place en avant-dernier rang de l’Union Européenne et au 59ème rang au niveau mondial sur le pourcentage des femmes aux assemblées parlementaires.

Le problème que rencontre cette loi c’est qu’elle ne prend pas en considération les compétences de la femme « il vaut mieux choisir les femmes pour leurs compétences plutôt que par leur sexe » (E. BADINTER). La France est donc en retard et continue à se mobiliser pour évoluer, notamment en politique sportive.

Après avoir fait un bref aperçu sur l’évolution positive de la place des femmes dans la politique française, nous décrierons son évolution au sein de la politique sportive. Depuis Alice Milliat, le sport féminin français se bat pour être considéré au même titre que le sport masculin. En 1917, elle créa la Fédération Française du Sport féminin (FFSP), puis en 1921, les premiers jeux mondiaux féminins. Son obstination a été engendrée pour faire face notamment à l’hostilité masculine de Pierre de Coubertin. En effet, il s’est opposé à l’entrée des femmes aux Jeux Olympiques (JO). En 1908, ceux de Londres ont fait évoluer le sport féminin avec l’entrée officielle des femmes mais seulement dans des sports « élégants ». Ce sera qu’à partir de 1945, que la pratique féminine se conjuguera avec la pratique masculine, avec une accélération en 1952 quand les pays de l’Est rejoindront les grandes compétitions.

Suite à cet historique sur l’inégalité des femmes à l’accès sportif, de nombreuses lois ont été régies sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Elles ont permises de diminuer les inégalités sur l’accès sportif. Parmi les lois françaises, nous pouvons retenir la loi du 16 juillet 1984 qui déclare que  « la pratique constitue un droit pour chacun quels que soient son sexe, son âge, ses capacités ou sa condition sociale », elle fait référence aux facteurs d’épanouissement, d’équilibre et de santé. La loi du 6 juillet 2000 complète la précédente en annonçant les facteurs d’éducation, de culture et d’intégration. Elle met en évidence la promotion et le développement du sport dans son intérêt général. Par conséquent, le sport est un moyen pour les femmes de s’intégrer dans la société et d’évoluer. Il peut lui permettre de se construire. Et inversement le sport peut évoluer grâce à la pratique féminine.

En France, on ne peut pas parler de sport féminin, sans évoquer Marie-Georges Buffet (Ministre de la Jeunesse et des sports de 1998 à 2002). Elle a créé un poste de chargée de mission « Femmes et Sport » auprès du directeur des sports et a nommé une conseillère technique en son cabinet. Elle a mis également en place les « assises « Femmes et Sport » le 29 et 30 mai 1999 afin de développer le sport féminin. Puis le 6 mars 2000, elle s’est investie dans le plan triennal d’amélioration de l’accès des femmes aux emplois et aux postes d’encadrement sportifs.

Sa politique a été marquée par trois objectifs principaux : (1) l’accès aux femmes aux décisions, aux postes responsabilités ; (2) l’accès aux femmes à toutes les activités physiques » ; et (3) faire évoluer la place de la femme dans la société sportive dont les représentations de stéréotypes. D’autres actions relatives à l’aspect financier du développement féminin ont été mis en œuvre grâce à la politique de Marie-Georges Buffet. Par exemples : Depuis 1999, les dossiers de demande de subvention ont une ligne « Femmes et Sport ». Fin 2001, les fédérations sportives ont bénéficié d’une dotation exceptionnelle d’1.68 millions d’euros afin de développer le sport féminin à la fois sur l’aspect de sport de masse, et de l’encadrement féminin, ainsi que sur la formation de dirigeantes et du développement de la recherche de la performance féminine.

Le service déconcentré a également profité d’une dotation élevée de 3.05 millions d’euros destinée pour le développement de le pratique féminine (formation des sportives, structuration sportive au niveau local, communication et promotion du sport féminin, accueil des enfants des femmes). De même, la note d’orientation du 24 juin 2002 précise que le crédit de la part régionale du FNDS doit soutenir en priorité le développement de l’activité physique féminine. Le CNOSF accompagne également ces actions en créant un groupe de travail Femmes et sports en proposant des solutions sur le statut du dirigeant sportif, de la formation des jeunes et des « entraîneures ». Toutes ces mobilisations en faveur du sport féminin montrent la détermination de la politique sportive en France. Toutefois elle reste théorique puisque le pourcentage de nombre de femmes aux postes à responsabilités ou dans les pratiques sportives reste très inférieur aux hommes.

Quelques chiffres nous permettent d’illustrer ce fait : 32% des sportives dans les pôles français et seulement 8% des femmes occupent les postes à responsabilités de juges et d’arbitres de haut niveau. Plus on monte dans la hiérarchie, plus la participation féminine est difficile.

L’État a mis en œuvre avec le ministère de la Jeunesse et de sports, de l’éducation nationale et d’autres tel que l’agriculture, une Convention du 25 février 2002 pour la promotion des égalités de chance entre les filles et les garçons. Elle permet d’apporter des informations sur les connaissances du corps, prévenir la violence sexiste, valoriser le rôle des femmes dans l’enseignement et assurer leur égalité d’accès aux postes à responsabilités.

Toutes ces démarches politiques ont donc pour rôle d’inciter les filles et les femmes à pratiquer des activités physiques à la même valeur que les garçons et les hommes. En s’y prenant dès le scolaire, la politique aura susceptiblement plus d’impact à faire changer les mœurs du sport au sein de l’esprit féminin souvent considéré comme des personnes faibles et fragiles. Ainsi en les aidants à prendre conscience de cette égalité de chance, elles pourront apporter des changements nouveaux et ainsi faire évoluer le sport dans l’avenir.

Outre la mobilisation nationale, l’attention internationale a été attirée sur le problème du droit des femmes depuis 1975 à Mexico. Au niveau européen, une Charte du sport pour tous a été diffusé en 1975 par le comité des ministres du Conseil de l’Europe favorisant l’accès aux pratiques sportives sans distinction de sexe et de race. Elle a pour but d’encourager les jeunes filles au sport. Dès 1980, le Conseil de l’Europe organisa à Dublin un séminaire sur le thème « une plus grande participation des femmes au sport ». Il a eu pour conséquence de marquer une mobilisation importante au niveau internationale en diffusant ce thème dans de nombreuses conférences, de créer le premier regroupement internationale de travail « GTI » qui a pour rôle de corriger les déséquilibres que connaissent les femmes. Le CIO, vitrine du sport mondial coopère avec les nations unies sur l’égalité des genres et la promotion des femmes. Il comprend le CNO, la fédération internationale Olympique, le programme de solidarité olympique.

Nous pouvons constater qu’au plan national et international, de nombreuses mobilisations tentent de faire évoluer le sport féminin. Elles proposent entre autres d’améliorer les équipements qui leur sont destinés, d’installer des crèches, d’encourager le pouvoir public et les fédérations sportives à changer leur attitude face aux femmes. Ces recommandations nous amèneront à décrire les intérêts du sport féminin face à tant de mobilisation.

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Amandine LE CORNEC-BOUTINEAU
Entraîneur diplômé FFA
Titulaire d’un Master 2 Recherche et Professionnel
« Ingénierie de l’entraînement

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